Le fonctionnement des puces à ADN est basé sur le phénomène d'hybridation, à
savoir, l'appariement par complémentarité des bases de deux séquences de nucléotides.
Cette hybridation forme un duplex (double brin).Le brin dont on connait la séquence,
intégrale ou partielle, constitue la sonde et celui que l'on souhaite caractériser est
la cible. L'utilisation de l'hybridation, n'est pas nouvelle. En effet la PCR, les
différents blots (Northern, Southern et Dot) notamment, utilisent ce principe.
L'originalité des puces est la constitution de l'hybridation sur phase solide, permettent
de travailler simultanément avec un nombre de sondes considérables, dont les positions
sont parfaitement connues.
Les puces actuelles diffèrent par les techniques de fabrication et de fixation des
sondes qui peuvent être classé selon deux écoles:
La fixation de oligonucléotides déjà synthétisés
La synthèse in situ
II.1. La fixation d'oligonucléotides déjà synthétisés
-Par adressage mécanique
En 1989, les chercheurs de l'institut de Biologie Moléculaire de Moscou ont évoqué
l'idée de fixer des oligonucléotides sur des plots de gel de polyacrylamide activés.
Les oligonucléotides nécessaires sont prélevés et placés sur les plots par
l'intermédiaire d'une micropipette robotisée.
-Par adressage électrochimique
Développée en France par Cis Bio International en partenariat avec le CEA de
Grenoble, cette méthode d'adressage consiste à activer spécifiquement une
microéléctrode de 50 micro-mètre en or et cela afin d'adresser une séquence définie
d'oligonucléotides. On réalise sur chaque électrode une éléctro-polymérisation entre
un pyrolle normal et un pyrolle sur lequel a été fixé un oligonucléotide de façon
covalente.
II.2. La synthèse in situ
- Par adressage Photochimique
Ce principe développé par les Hollandais d'Affymetrix utilise la synthèse in situ.
Des groupements photolabiles protègent les groupements réactifs qui interviennent dans
la liaison avec le nucléotide. A l'aide de masques on découvre spécifiquement certains
plots et on y fixe un nucléotide donné qui possède lui aussi un groupement photolabile
chargé de protéger la liaison avec le nucléotide suivant. Les oligonucléotides sont
synthétisés de façon combinatoire avec l'utilisation successive de différents masques
photolitographiques de formes définies.
Cette technique est connue sous le nom de VLSIPS (Very Large Scale Imobilised Polymer
Synthesis)et est aujourd'hui la plus avancée. Cette technique permet de synthétiser
rapidement un grand nombre de nucléotides différents. Par exemple, pour une sonde longue
de huit nucléotides, il existe 4^8 séquences différentes, soit 65 536 combinaisons.
Dans le cadre de la synthèse en Bandes orthogonales, l'application successives de 32
masques permet de toutes les synthétiser. D'autres techniques permettent d'abaisser le
nombre de masques nécessaires

Fig: Synthèse binaire.
Une autre innovation intéressante conçue par Nanogène utilise le pilotage
électronique de l'hybridation. Sur cette puce chaque microéléctrode crée un champ
électrique qui dans un premier temps favorise l'hybridation et accélère la réaction
par une concentration éléctrophorétique des cibles autour de la sonde et dans un second
temps via une inversion de courant, répulse les sondes non ou mal hybridées limitant
ainsi le risque de mesappariements. Pour les autres puces, les méthodes de stringence
classiques (Salinité, température, Ph) sont utilisées.
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